4e colloque du Réseau des Cliniques Juridiques Francophones,
organisé par l'Université de Lomé
6-7 mars 2018 Lomé (Togo)
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Institutionnellement parlant, l’ « accès au droit » est surtout accès à la justice, et les mécanismes mis en place se concentrent généralement sur le seul égal accès à un tribunal. A côté de cette problématique première de l’accès au juge, se développe celle plus générale de l’accès au droit (comme ensemble de règles et de procédures). Si les avocats et les juges restent des acteurs importants, ils ne sont plus les acteurs exclusifs d’une question qui s’entend désormais au-delà de la seule activité juridictionnelle.
En même temps qu’évolue le système institutionnel, évolue également la réflexion sur le droit comme objet social. Héritier des réalistes américains, le Mouvement critique du droit (Critical legal studies) se développe ainsi au début des années 1970 aux Etats-Unis et dans quelques bastions européens. Nombre des cliniques juridiques qui se créent outre-Atlantique durant le mouvement des droits sociaux s’inspirent de ce mouvement. En Europe, c’est également sur fond de critique de l’enseignement traditionnel du droit que se créent alors des boutiques du droit.
S’inspirant de manière plus ou moins consentie du système français, tant juridique qu’académique, l’Afrique francophone hérite des interrogations qui vont avec – qu’elles soient, ici et là, affichées ou passées sous silence. Malgré les efforts de ces dernières années, l’égal accès de tous à la justice et au droit ne semble pas être inscrit au rang des acquis. De plus, la récente crise économique mondiale n’a pas manqué de fragiliser l’engagement des Etats dans les mécanismes de solidarité. Cet état de choses a négativement impacté l’aide juridique dans de nombreux pays, le reléguant en priorité de seconde zone au meilleur des cas et pour vrai dire, aux oubliettes dans la plupart des cas.
Côté académique, les universités de ces pays d’Afrique n’ont pas profité de la manne financière nord-américaine. Les fonds alloués par les grandes fondations étatsuniennes à l’évolution des méthodes d’enseignement du droit se sont concentrés sur les pays anglophones, comme ce fut le cas en Afrique du sud, en Tanzanie ou encore au Nigeria. Lomé et sa clinique juridique sont ainsi pionnières dans un domaine qui n’attend qu’à se développer. Depuis quelques années, les cliniques juridiques sont ainsi devenues l’un des points de focalisation des questionnement sur l'accès du droit au sein de la Francophonie. A travers et au-delà des cliniques juridiques, ce colloque invite à penser le passage de l’accès au droit comme objet de recherche extérieur à l’Université à un sujet de réflexion interne sur la place de l’Université dans la communauté socio-politique.
8h30 – Propos introductifs :
Présentation de la Fondation Anthony Mainguené
Propos introductifs : Adama Kpodar (Professeur, Vice-président de l'Université de Kara)
10h00 – Accès au droit : penser et définir les besoins et les réponses
Sous la présidence d’Akodah Ayewouadan (Professeur, Chef département droit privé, Université de Lomé)
14h30 – L’Université comme l’un des acteurs de l’accès au droit
Sous la présidence de Kossivi Hounake (Professeur, Chef département droit public, Université de Lomé)
9h00 – Cliniques juridiques et autonomisation des populations
Sous la présidence de Francis Deckon (Professeur, Doyen émérite de la Faculté de Droit, Université de Lomé)
14h30 – Différentes formes de cliniques juridiques pour différentes formes d’accès au droit
Sous la présidence de Komi Wolou (Professeur, Doyen de la Faculté de Droit, Université de Lomé)